(pour fatiguer le chagrin – 1)

0. Sous la terre, plus précisément sur la pellicule interne de sa surface, quelque chose s’éveille, s’agite. Un frémissement d’abord fugace, on pourrait croire sortir du sommeil et puis non, la plongée reprend. À regarder le sol on ne voit rien, c’est imperceptible. Il faudrait des racines aux pieds pour pénétrer par la pointe, à … Lire la suite de (pour fatiguer le chagrin – 1)

(…)

J’ai senti l’écriture m’échapper au cours de l’année 2020, alors que le quotidien sombrait englouti dans les emails et les écrans, ce n’était pas même la pandémie qui vrillait la planète, ni les humains réprimés, matraqués et tabassés sur la surface muette des pavées de la ville minérale, c’était juste la vie arrivée en bout … Lire la suite de (…)

Gamme #3

Il fait froid ce matin, devant l’étendue presque arrêtée du lac. Il se sent détaché des silhouettes qui se pressent en flux irrégulier le long de la rive. La matinée a remplacé l’aube, l’idée vierge un peu enfantine du jour a déjà cédé : aujourd’hui encore il n’y aura ni secret, ni révélation, juste les croisements … Lire la suite de Gamme #3

Saint-Paul et la liberté (persistance d’un rêve)

Depuis plusieurs mois maintenant, tu te disais que c’était le rêve premier. Pas celui que tu aurais fait en premier, tu parviens à te souvenir d’autres images, d’autres bribes, et même l’un ou l’autre dont tu aurais déjà parlé, allongée là, presque toujours de la même manière, les jambes croisées à hauteur des chevilles, peut-être … Lire la suite de Saint-Paul et la liberté (persistance d’un rêve)

Silence, on meuble

Hier, la terre a tremblé. Personne ne s’en est aperçu et moi, à peine. Frémi serait plus juste. Après tout, c’est peut-être le poids de mon corps sur le rebondi du canapé qui a soudain changé de densité : le cuir aurait alors vibré doucement comme sous l’effet d’une surprise, suscitée par la réponse nouvelle qu’appelait … Lire la suite de Silence, on meuble

Ici et maintenant

C’est comme ça – c’est quand il faut s’en aller que la douceur s’installe à petits pas de petit animal et que le vent s’agrippe soudain au soleil, fournaise parfaite sur la pierre trop blonde, sur le bitume trop chaud. Je cède toujours très vite devant la chaleur mais je marchanderais volontiers quelques jours de … Lire la suite de Ici et maintenant